Bien
que discrètes et utiles, les araignées n'ont généralement
pas un taux de popularité qui crève le plafond.
En Guyane, une mygale, la matoutou (Avicularia metallica,
famille des Théraphosidés) a cependant conquis un large
public.
Présente
dans tout le département, elle s'est taillée auprès
de l'Homme une réputation de co-locataire bien sous tous rapports.
Alors que ses consoeurs ont droit aux coups de balai, elle est acceptée
dans la plupart des foyers.
Son
"terrier", tissage blanc en forme de tube, se reconnaît
facilement.
Les emplacements choisis, eux, sont variés: au coeur d'une
plante ou d'une feuille, sous les tôles, contre les poutres
et les troncs... J'ai même observé une juvénile
ayant tissé son abri dans les coulées de paraphine d'une
bougie!
Le
terrier d'une matoutou est véritablement son Q.G.
Le fond du tube est un refuge contre les intempéries et les
prédateurs.
L 'avant sert d'affût et de cuisine.
L'extérieur constitue le terrain de chasse: la matoutou est
carnivore.
Elle se nourrit d'insectes, de petits lézards voir même
de très petits rongeurs.
La matoutou peut demeurer plus immobile qu'un sphynx des heures durant
ou cheminer lentement en tatonnant l'air de ses chaussons roses.
Mais quand elle décide d'attaquer, sa rapidité vous
coupe le souffle!
Solitaire,
la matoutou aurait tendance à ignorer ses congénères.
Il arrive toutefois qu'une nouvelle venue tente d'envahir un terrier
qui n'est pas le sien.
Squattage ou rite sexuel? J'aimerais bien le savoir.
Peu
farouche , la matoutou représente souvent le premier contact
des visiteurs avec la faune guyanaise.